Abel Perthon, dit Abel Gance, est un réalisateur, scénariste et producteur français, né le 25 octobre 1889 à Paris et mort le 10 novembre 1981 dans la même ville. Il fut un pionnier du langage cinématographique.
Abel Eugène Alexandre Perthon naît le 25 octobre 1889 dans le 18e arrondissement de Paris. Il a, par sa mère, Françoise Perthon, une origine bourbonnaise. Il passe une partie de sa petite enfance à Commentry (Allier) chez ses grands-parents, et part à Paris où il étudie dans un collège catholique puis au lycée Chaptal. Il commence des études de droit, les abandonne pour se consacrer au théâtre et à la poésie.
Il obtient en 1908 un engagement au théâtre royal du Parc à Bruxelles et effectue quelques tournées théâtrales en France. Il publie un recueil de poèmes intitulé Un doigt sur le clavier et commence à s'intéresser au cinéma en faisant de la figuration dans quelques films à partir de 1909. C'est Léonce Perret qui lui confie son premier rôle important au cinéma — celui de Jean-Baptiste Poquelin — dans son film Molière sorti en 1909. Il écrit quelques scénarios pour Léonce Perret — Le Portrait de Mireille (1909), La Fille de Jephté (1910) — pour Camille de Morlhon — L'Auberge rouge (1912) — ou encore pour Albert Capellani — Un clair de lune sous Richelieu (1911), Un tragique amour de Mona Lisa (1912).
En 1911, il fonde la société de production Le Film français et réalise son premier film — La Digue — la même année. De 1911 à 1917, il signe une quinzaine de films qui le font connaître du public français, parmi lesquels on peut citer Le Nègre blanc (1912), La Fleur des ruines (1915), Ce que les flots racontent (1916) ou encore Mater Dolorosa (1917).
Le 9 mars 1912, Ciné-Journal publie le premier écrit théorique connu d'Abel Gance sur le cinéma: Qu'est-ce que le cinématographe? Un sixième art!
Dès 1918, il s'affirme comme un cinéaste novateur, dont le style empreint de lyrisme tranche sur la production de l'époque. J'accuse et La Roue font de lui un réalisateur reconnu, tandis que Napoléon est l'un des derniers grands succès français du cinéma muet. Mais le grave échec financier de La Fin du monde, en 1931, brise sa carrière.
Il est amené à tourner des films moins personnels et, bien que sa carrière compte des succès commerciaux comme Lucrèce Borgia (1935) — qui fit scandale car Edwige Feuillère y apparaissait nue et fut attaqué par la Ligue pour le relèvement de la moralité publique — ou l'année suivante Un grand amour de Beethoven (1936) avec Harry Baur, ou encore J'accuse (1938) avec Victor Francen (remake parlant du film de 1919), Paradis Perdu (1940) très admiré par François Truffaut et qui lance Micheline Presle, La Tour de Nesle (1955) ou Austerlitz (1960) au casting international et reconstituant magistralement la célèbre bataille en studio (avec Henri Alekan à la photographie), il ne retrouve jamais le prestige qui était le sien. ...
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